30 % des français envisageant cette nouvelle classe d’investissement
Les crypto-actifs représentent encore un sujet d’actualité quelque peu complexe à appréhender pour certain(e)s d’entre nous. Que ce soit par leur nature virtuelle, par le manque d’information autour du sujet, ou encore par la sensation de risque non-maîtrisé qui les entoure, une frontière existe bel et bien à l’adoption de cette nouvelle forme d’investissement.
Pourtant, cet outil de diversification décoléré des marchés répond parfaitement aux nouvelles attentes des épargnants. Au vu de l’accélération du développement de cette nouvelle classe d’actifs, être formé sur la thématique et adopter une démarche pédagogue avec nos clients en demande devient aujourd’hui in-dispensable, et permet en outre d’ouvrir la porte bien plus large de l’approche patrimoniale.
Frédéric ESPIRAT : Avant tout, pouvez-vous nous expliquer la différence entre tous les termes que nous entendons autour du sujet des crypto-actifs ?
Pierre-Yves DITTLOT : Les crypto-actifs au sens large correspondent à une nouvelle classe d’actifs d’investissement dans le paysage actuel de l’épargne, tandis que le terme blockchain représente la technologie sous-jacente permettant son fonctionnement.
Au sein des crypto-actifs, un grand nombre d’actifs numériques existent et se différencient par des propositions de valeur bien différentes.
Frédéric ESPIRAT : Et comment expliquer leur essor si fulgurant ?
Pierre-Yves DITTLOT : Il est vrai que malgré leur existence datant déjà de plusieurs années, une adoption soudaine des crypto-actifs a pu être constatée depuis peu, et ce par un effet boule de neige. Cela peut s’expliquer d’une part par la performance de cette classe d’actifs et d’autre part par la couverture médiatique à travers le monde. Aujourd’hui, un retour en arrière semble inenvisageable, raison pour laquelle les professionnels du chiffre n’ont plus d’autre choix que de se montrer adaptable sur le sujet.
Frédéric ESPIRAT : Vous conseilleriez donc aux experts-comptables d’être proactifs dans la discussion avec leurs clients sur les crypto-actifs ?
Pierre-Yves DITTLOT : Selon moi, il ne s’agit désormais plus d’un luxe mais d’une obligation. Les experts-comptables qui pratiquent le conseil ne peuvent pas rester à l’écart de ce phénomène, ne serait-ce que par les sollicitations régulières qui proviennent de leur clientèle. Ils doivent être en mesure d’apporter des réponses à la hauteur des attentes de ceux qui les interrogent, ce qui leur permettra par la suite d’être plus à l’aise pour provoquer eux-mêmes les discussions. En étant plus proactifs, ils feront bénéficier à leurs clients d’une source de diversification qualitative dans le cadre de l’accompagnement patrimonial qu’ils leur proposent, et ils bénéficieront eux-mêmes d’une valorisation de leur conseil et de leur image.
Frédéric ESPIRAT : Dès lors que l’investisseur a bénéficié de l’information qu’il recherchait, il semble aisé pour lui de se procurer des crypto-actifs sans l’accompagnement d’un professionnel. Quelle est donc la plus-value de l’expert-comptable pour justifier la nécessité de son suivi ?
Pierre-Yves DITTLOT : Les crypto-actifs sont par nature très volatiles, dépendants de facteurs externes, et nous ne bénéficions pour l’instant pas du recul suffisant pour s’y lancer à corps perdu. A minima, deux éléments doivent être considérés : la conservation des actifs numériques et la proportion de cette classe d’actif dans le patrimoine global du client. Ainsi, l’expert-comptable doit impérativement se montrer pédagogue et précautionneux avec son client, notamment en l’accompagnant sur le choix de la plateforme PSAN (prestataire de service sur actifs numériques), ce qui donne tout son sens à son rôle de conseil. Cette prudence se caractérise par un niveau de formation adéquat, une réglementation contrôlée, et un investissement mesuré : nécessités proposées par des plateformes dont c’est le rôle.