L’IFEC se dote d’une commission financement

La parole est à Max PEUVRIER, président de la commission IFEC Financement :

Pourquoi vouloir créer cette Commission financement à l’IFEC ?

Au cours de la précédente mandature au Conseil Supérieur, nous avions créé le comité financement qui avait permis de nouer des relations étroites avec les banques avec lesquelles nous avions notamment lancé le dispositif du crédit 50 k€ passé ensuite à 200 k€.

Nous avions aussi largement travaillé sur la mise en place du PGE puis, avec BPI France, au lancement des prêts Rebond dans certaines régions.

La mandature actuelle n’a pas cru bon de maintenir ce comité financement, ce que je trouve très dommage car nous partageons avec les banques les mêmes clients et nous avons les mêmes objectifs, à savoir le développement des entreprises.

Quels sont les objectifs de cette Commission financement pour cette année ?

Tout d’abord, il m’a semblé utile de renouer contact avec les partenaires bancaires, mais aussi avec le médiateur du crédit que nous avons invité au Forum du financement IFEC du 14 avril 2022. Cet évènement nous a permis de faire le point sur la situation actuelle des financements des entreprises mais aussi sur les craintes d’une crise économique et sur les outils pour mettre en place une nouvelle mission d’accompagnement de nos clients.

Comme vous tous, je vois de plus en plus de clients ayant une banque en ligne et je découvre tous les services des fintech et néo-banques.

Au cours de cette année, nous interrogerons des fintech sur leurs innovations et nous demanderons aux banques traditionnelles ce qu’elles pensent de ces innovations et si elles envisagent de les proposer à leurs clients.

Quelles innovations avez-vous déjà repérées ?

Nous connaissons tous Qonto, la banque en ligne qui permet d’attacher ses factures à chaque opération et de partager les données du compte avec son cabinet d’expertise comptable.

Mais il y a un inconvénient, avec Qonto, toutes les opérations ne sont pas possibles, et la banque ne propose pas de prêt. Ainsi, j’ai eu, certainement comme vous, un client qui souhaitait un PGE et qui a donc dû se retourner vers sa banque traditionnelle qu’il n’utilisait quasiment plus.

Il y a encore très peu de banques en ligne pour les entreprises. Nous en contacterons certaines, dont Shine qui a été rachetée récemment par la Société Générale.

Les emprunts bancaires ont aussi beaucoup évolué, à commencer par les prêts participatifs ouverts aux entreprises ou par des plateformes d’octroi de prêts à long terme en ligne.
Par exemple, les promoteurs immobiliers font de plus en plus appel au financement participatif pour des prêts sur 18 à 24 mois en offrant des taux d’intérêt entre 9 et 10 %. Les plateformes annoncent de très faibles taux de défaillance des promoteurs.

Il y a aussi plusieurs plateformes proposant le financement de créances à l’unité, alternative à l’affacturage. En 2017, le Crédit Agricole a lancé Cash In Time, une plateforme innovante à l’époque permettant de recevoir les fonds sous 24 heures, qui facturait ses services 3,5 % TTC du montant de la facture, mais incluant aussi l’assurance.

Un an plus tôt, en 2016, une banque anglaise avait lancé en France sa filiale Urica en partenariat avec Euler Hermès qui finançait des créances et proposait des frais dépendants d’une cotation de l’entreprise et de son client, avec une commission moyenne entre 1 et 2,5 %. Mais Urica a connu quelques déconvenues après le financement de créances fictives.